Christine Angot : un grand pas en arrière pour l'humanité
Sur le plateau de ONPC
Ce samedi 1er juin, on a touché le fond avec Christine Angot qui met des horreurs sur les plateaux d'une balance. C'était dans l'émission On n'est pas couché sur France 2 :
Le but avec les juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, et ça introduit une différence fondamentale, alors qu’on veut confondre avec par exemple l’esclavage et l’esclavage des Noirs envoyés aux États-Unis ou ailleurs, et où c’était exactement le contraire. C’est-à-dire l’idée c’était qu’ils soient en pleine forme en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. Donc non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes.
Christine Angot, des propos très inquiétants
À ces propos, son collègue Franz-Olivier Giesbert acquiesce sans s'émouvoir. On est pourtant en 2019 ! Comment expliquer que quelqu'un comme Christine Angot (et même son collègue Giesbert) tienne des propos aussi graves ? En a-t-elle l'habitude ? Se moque-t-elle des millions de victimes de l'esclavage ? Est-elle raciste ?
Qui est Christine Angot ?
Né le 7 février 1959 à Châteauroux en France, elle est connue comme romancière et dramaturge. Considérée comme une personnalité de la littérature francophone contemporaine, elle a obtenu plusieurs prix pour son oeuvre : le prix France Culture 2005, le prix Flore 2006 et le prix Décembre 2015.
Angot, née d'une mère juive se moque des noirs
Ayant vécu un lien très difficile avec son père Pierre Angot, elle a passé son enfance avec sa mère Rachel Schwartz, d'origine juive. C'est une femme qui a souffert. Elle porte sans doute des séquelles de cette enfance difficile. Mais faut-il, sous prétexte d'un talent littéraire, se donner la permission de s'exprimer en spécialiste de tous les sujets quand on porte un lourd passé qui peut fausser le jugement? Sur ce point, nous ne nous autorisons pas à dire que Christine Angot est "malade" et qu'elle a besoin de se faire soigner... Toujours est-il qu'avant de parler, il faut tourner la langue sept fois, avant de se taire quand on n'est pas intelligent. Encore faut-il avoir assez de lumière pour savoir qu'on ne connaît rien.
La banalisation de la haine raciale : des conséquences très graves pour les décennies à venir
L'intervention de Christine Angot, une si "haute" personnalité de la société française est le signe d'une banalisation de la violence, d'un déni de la souffrance réelle des peuples, d'un triste négationnisme d'horreurs du passé récent. En 2019, on se croirait encore aux années 1930. Les relations entre les peuples, loin de s'améliorer grâce à la mondialisation, semblent s'empirer. Regardons de près quelques faits :
- En septembre 2018, Nick Conrad, un chanteur noir appelle à tuer des bébés blancs en France, là même où il vit ; malgré sa condamnation, il baise et brûle la France. Sur ce blog, nous avions réagit lors de sa première condamnation, pour signaler que les vraies questions n'avaient pas été abordées comme il faut. Jusqu'à présent, rien n'est encore fait pour comprendre le problème à fond...
- En avril 2019, l'université de Reims ouvre une enquête sur un groupe d'étudiants en sociologie qui échangeaient des propos et des vidéos racistes, en se moquant des étudiants et enseignants noirs.
- En début mai 2019, SOS Racisme révèle dans une enquête sur l'accès au logement que concernant les jeunes actifs, un profil d'origine asiatique a 20% de chance en moins d'avoir un logement qu'une personne d'origine française ancienne ; cela monte à 37% d'opportunités en moins pour les profils maghrébins et culmine à 40% pour les profils ultra-marins et d’Afrique subsaharienne.
- Le 31 mai 2019, un article du quotidien de La Croix tire la sonnette d'alarme : "Six hommes ont été jugés vendredi 31 mai pour avoir tenté d’attaquer un camp de Roms à Bobigny en mars. Aucun d’eux n’a donné l’impression à la barre d’être conscients d’avoir été animés par des préjugés racistes."
Le choc des civilisations, pour bientôt ?
Face à cette triste réalité, il est urgent de travailler dès aujourd'hui, à une prise en compte du problème de la violence inter-raciale dont personne ne peut mesurer les conséquences prochaines. On est tenté de donner raison à Samuel Huntington qui la composante principale et la plus dangereuse des politiques mondiales émergentes engendrerait des conflits entre groupes issus de civilisations qui diffèrent.
Au lieu d'attendre les bras croisés que la situation devienne explosive, il est peut-être temps de faire quelque chose dès maintenant, parce que ce serait une erreur de croire que les noirs qui ont vécu l'esclavage et la colonisation, quelles que soient les bienfaits qu'ils ont pu en tirer, se laisseront faire aujourd'hui et demain, si l'on continue de minimiser ce qu'ils ont vécu, tout en ne prenant aucune leçon du passé. Or, jusqu'à présent, les faits semblent démontrer qu'on peut balayer d'un revers de la main l'esclavage et la colonisation, tout en excusant le racisme noir selon les circonstances.
Pour en revenir à la tristement célèbre Christine Angot, nous voudrions admirer toutes les réactions éclairées qui ont condamné sans réserve, ce géant recul dans l'histoire de l'humanité. Quelques réactions sur Twitter :
j'hallucine qu'on puisse dire un truc pareil, j'hallucine que personne sur le plateau ne réagisse...— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) 2 juin 2019
Ce qui me sidère le plus c’est qu’on a mille et un cas comme ça mais qu’on continue à croire que le racisme est dû à l’ignorance.— Louz (@louzlapoetesse) 3 juin 2019
Christine Angot est une femme intellectuelle, cultivée, écrivaine, etc. C’est du négationnisme délibéré et de la stratégie de domination blanche. https://t.co/WlL8yUSMHA
Il semble que C Angot a cette fois minimisé la souffrance et la mort liées à la traite des noirs puisque selon elle, les esclaves étaient maintenus en bonne santé (sous-entendu: ils étaient donc bien traités). Ignorance? Maladresse? Stupidité? Une honte en tout cas. https://t.co/7ovicksHul— AymericCaronOfficiel (@CaronAymericoff) 2 juin 2019
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