Christine Angot : un grand pas en arrière pour l'humanité

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Sur le plateau de ONPC Ce samedi 1er juin, on a touché le fond avec Christine Angot qui met des horreurs sur les plateaux d'une balance. C'était dans l'émission On n'est pas couché sur France 2 : Le but avec les juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, et ça introduit une différence fondamentale, alors qu’on veut confondre avec par exemple l’esclavage et l’esclavage des Noirs envoyés aux États-Unis ou ailleurs, et où c’était exactement le contraire. C’est-à-dire l’idée c’était qu’ils soient en pleine forme en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. Donc non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes. Christine Angot, des propos très inquiétants À ces propos, son collègue Franz-Olivier Giesbert acquiesce sans s'émouvoir. On est pourtant en 2019 ! Comment expliquer que quelqu'un comme Christine Angot (et mêm...

« Pendez les Blancs » : le rappeur Nick Conrad condamné, les vraies questions pas traitées

Ce que j'en pense, en tant que noir

Une bonne sanction dirions-nous ? Pourquoi pas la prison ? Pourquoi pas une plus grosse amende? Pourquoi pas... Bref

Selon le journal Le Monde, 
Le rappeur a été condamné à payer 1 000 euros de dommages et intérêts à chacune des deux associations parties civiles, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif).



Mais sérieusement, il y a lieu de croire que cette condamnation est tout simplement la voie de la facilité, quand bien même elle est nécessaire pour montrer qu'en 2019, le racisme, ne peut être justifié ou toléré d'aucune manière. Mais au-delà de la sanction, ne vaut-il pas mieux envisager une sorte de thérapie sociale à long terme?

Les bonnes questions du racisme sont éludées

Nick Conrad justifie sa chanson comme une dénonciation du racisme subi par les Noirs dans l'histoire. Il dit qu'il en souffre par répercussion, et que son clip est une fiction.
Le tribunal répond qu'aucun élément ne permet de comprendre le caractère fictionnel de l'oeuvre, d'où sa condamnation. 

Je ne sais pas comment s'est déroulé le procès, ni quelle en sera la suite, mais il y a des questions qui restent sans réponse. C'est sans doute le vieux conflit entre le juste et le bien. Que faut-il faire quand un citoyen, en réaction à une souffrance imaginaire ou réelle, pose des actes condamnables ?
Ne résout-on pas à moitié le problème quand on ne traite que de la partie condamnable de l'action posée sans s'intéresser à la cause ?
Autrement dit, personne ne s'est demandé comment Nick Conrad en est arrivé là. Qu'en pense son entourage, les jeunes de son milieu ? Condamnent-ils l'acte ? Approuvent-il ? Qu'en pense le réalisateur du clip? Le studio qui a enregistré ? etc. 

Le racisme, un délit comme un autre ?

Le message qu'envoie le tribunal après cette condamnation, c'est sans doute que le racisme, et principalement ce racisme noir envers les blancs, est un délit comme un autre. C'est un mauvais message que l'humanité pourrait regretter plus tard. Il suffit de jeter un coup d'oeil à la page Facebook de Radio France International ou de France 24 pour voir les commentaires sous n'importe quelle publication : une haine viscérale contre la France ou l'Occident se déchaîne... 
Les raisons, elles sont nombreuses, justifiées ou pas : l'histoire noire pleine de blessures, le présent de la Méditerranée insatiable, l'avenir incertain du réchauffement climatique dont les plus pauvres sont les premières victimes passives... Il y a tant de frustrations dans un contexte mondial où la violence est davantage surmédiatisée, banalisée, multipliée, etc.

Le racisme noir est bien plus réel en France qu'on ne le croie 

L'erreur aujourd'hui, c'est de croire que Nick Conrad est un égaré isolé quand il parle de sa souffrance ou quand il veut "prendre les blancs". Le racisme autour des noirs est bien plus présent en France, au-delà de ce qu'on peut accepter de voir en face. Il y a beaucoup de noirs qui souffrent intérieurement, une colère sévère et amère gronde en eux; parce qu'ils portent le poids de leur peau, de l'image de leurs pays, de la misère de l'Afrique, du poids de l'histoire, de leur incapacité apparente à changer les choses maintenant. S'ils peuvent trouver un bouc émissaire, il ne le chercheront pas très loin. 

Le cas Nick Conrad, une école

Le cas Conrad est une école qui malheureusement risque de ne donner aucune leçon à la société où il vit. On condamne et on passe à autre chose, alors que le mal est bien plus profond que le seul visage de ce rappeur !
La plupart des grands drames de l'humanité ne sont pas arrivés du jour au lendemain. Tout commence par un ressentiment invisible, un cas isolé qui se manifeste et qu'on matraque en passant, et puis, un jour, tout explose ! Mieux vaut prévoir que guérir : ce n'est la faute à personne s'il y a des noirs et des blancs racistes, dira-t-on, mais ça sera la faute à tous, si un jour, tout cela vire au drame.
Il est encore temps de favoriser une mixité sociale réelle ; c'est très difficile, mais c'est le prix à payer pour un avenir moins difficile. Cela n'est possible que si on libère la parole, que si l'on permet à ces frustrations de s'exprimer sur l'espace public, non pas pour tolérer des propos racistes, mais pour mieux entendre des frustrations, afin de les traiter ensemble comme il faut.

Il n'est pas encore tard....

Pour lire l'article sur le journal Le Monde


Vidéo : Nick Conrad s'explique



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