Christine Angot : un grand pas en arrière pour l'humanité

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Sur le plateau de ONPC Ce samedi 1er juin, on a touché le fond avec Christine Angot qui met des horreurs sur les plateaux d'une balance. C'était dans l'émission On n'est pas couché sur France 2 : Le but avec les juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, et ça introduit une différence fondamentale, alors qu’on veut confondre avec par exemple l’esclavage et l’esclavage des Noirs envoyés aux États-Unis ou ailleurs, et où c’était exactement le contraire. C’est-à-dire l’idée c’était qu’ils soient en pleine forme en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables. Donc non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes. Christine Angot, des propos très inquiétants À ces propos, son collègue Franz-Olivier Giesbert acquiesce sans s'émouvoir. On est pourtant en 2019 ! Comment expliquer que quelqu'un comme Christine Angot (et mêm...

Que se passe-t-il au Burkina ?

Si vous êtes originaire du Burkina et vivant à l'étranger, vous avez sans doute déjà entendu ce genre de questions lorsque vous vous présentez :
- Alors, la situation politique est stable là-bas?
- Alors, vous avez un président élu démocratiquement?
- Il paraît que ce n'est pas bon hein...
- Etc...
C'est comme si à un Français je demandais
- Alors, c'est des coups de feu tous les jours chez vous (Marseille) ?
- Alors, y a des gens qui violent et dépècent les jeunes étudiantes là-bas ? 
- Quand est-ce qu'il insulte encore les Français, votre président ?
Il semble selon la psychologie, que l'être humain aime mieux regarder en face le mal qui se passe ailleurs pour se rassurer que ce mal existe mais ne l'atteint pas, lui. C'est pourquoi lorsqu'il y a un accident de circulation, les gens ralentissent pour voir. Ce serait surtout pour constater que le risque d'accident mortel est bien réel et est arrivé à un tel mais pas moi, et pour cela, il faut que je le voie couché et baignant dans son sang, pour me rendre vraiment compte que j'y ai échappé. De même, on voudrait se rassurer qu'il y a des pays où tout va mal et que là où je suis, tout coule...

Un hôtel burkinabè attaqué en 2017, faisant une trentaine de morts

Revenons au cas du Burkina et de l'Afrique en général...


On ne cessera de le dire : l'Afrique n'est pas un pays, et le Burkina n'est pas une boîte d’allumettes qu'on peut prendre dans la main et tout résumer en une seule réalité. En France, il n'y a pas que les gangs qui se fusillent tous les jours à Marseille. Aux Etats-Unis, il n'y a pas que la police qui tire chaque jour sur les noirs.

Le terrorisme frappe le Burkina

C'est une réalité difficile, mais il faut l'accepter. Le terrorisme n'épargne pas le Burkina, et c'est comme tout autre pays, développé ou en voie. Mais on dirait qu'il ne s'agit pas d'un terrorisme comme on a l'habitude de le voir. Les terroristes attaquent une puissance pour une raison : soit parce qu'ils lui reproche son incroyance, soit son ingérence militaire... Mais le Burkina est loin d'être une puissance ! Il concentre toutes les misères de tous les peuples !

Le calvaire depuis 2015

Depuis son indépendance le 5 août 1960, le Burkina Faso a toujours été un pays relativement paisible. On a rarement eu des élections démocratiques, c'est vrai, mais il faut voir le contexte pour comprendre. Une population illettrée à 80% ne peut pas vivre la même démocratie qu'en France. La loi, la constitution, le code civil, tout a été pourtant copié de la France et collé  chez nous. Bref !  Le premier président a été renversé par un soulèvement populaire, que dis-je, démocratique ! Le suivant aussi, par le peuple ou par un militaire... Ce fut ainsi tout le temps ! Jamais d'élection, mais nous n'avons jamais eu de guerre civile !

Le cauchemar Blaise Compaoré

En 1987, vint Blaise Compaoré au pouvoir. Il renversa par un coup d'Etat son frère d'armes, le président Thomas Kaboré. En 1991 il organisa des élections, et les remporta haut les mains pour 7 ans. Il rebelote en 1998 pour son second mandant. Entre-temps il décide de changer la Constitution. Ce fut vite fait: le président est désormais éligible pour 5 ans au lieu de 7. En 2005 puis en 2010, il rempile pour 5 ans. 2015 devrait offrir au Burkina un autre président conformément à la Constitution.

La soif ! 

La soif de je ne sais quoi ! Immédiatement après son élection de 2010 qui devait être son dernier mandat, Blaise Compaoré suggéra une modification de la Constitution afin d'octroyer désormais au président un mandant de 7 ans renouvelable deux fois. Ce qui veut dire qu'on pourrait avoir un président pendant 21 ans de suite ! L'argument principal était que limiter le mandat présidentiel à deux est antidémocratique !

La jeunesse, une chance pour l'Afrique de demain!

Plus de 70% des Burkinabè a moins de 30 ans ! Ces jeunes connaissent la démocratie, ils aiment la démocratie, ils en ont soif. Lorsque Compaoré a voulu modifier la Constitution, la jeunesse sortit, les mains vides, les poings en l'air et dit non de façon virile ! Le 30 octobre 2014, les jeunes brûlèrent l'Assemblée Nationale où les députés devaient se rassembler en plénière pour modifier la Constitution. Le 31 octobre, Blaise fuyait le pays devant de jeunes imberbes aux poings levés et aux mains nues, face à une centaine de soldats armés jusqu'aux dents ! Une transition se mit en place pour un an ! Cette transition connut d'énormes difficultés liées au Régiment de Sécurité Présidentielle, l'ancienne garde rapprochée de Blaise Compaoré, mais je vous passe les détails...

Depuis que Roch est là...

Maintenant, venons-en à ce qui se passe actuellement ! Roch Kaboré a été démocratiquement élu en 2015. Une élection saluée partout dans le monde entier pour la transparence et l'intégrité du scrutin ! Mais depuis cette même année 2015, le terrorisme frappe de plein fouet le Burkina sans qu'on ne comprenne pourquoi ! Tout le territoire est actuellement déconseillé aux étrangers des pays développés. Les Peace Corps américains ont quitté en catimini le pays depuis 2014 !

Plus de 300 victimes du terrorisme

Une trentaine de civils ont été tués dans des hôtels. La plus grande avenue (Kwamé N'Krumah) qui était animée tous les soirs est désormais déserte, vide, morte ! Plus de 200 soldats sont mort depuis, et cela continue tous les jours ! Une attaque à l'est, au nord, une attaque au sud, à l'Ouest... Tout le pays est ceinturé par des attaques à la bombe artisanale !

Un terrorisme bien étrange 

Ce qui est étrange, c'est que les attaques sont ciblées uniquement sur des convois de militaires, de gendarmes, de policiers, de CRS, de douaniers... sur des routes qu'empruntent aussi des civils. C'est hallucinant : les civils passent tranquillement, et lorsqu'un convoi armé passe pour des enquêtes ou une mission, boum ! Trois, quatre, cinq, parfois six, sept jeunes perdent la vie ! De temps en temps, un civil est attaqué pour donner du rythme à cette infâme croisade ! Cela veut dire que les auteurs sont très bien renseignés et suivent de très près le déplacement des forces de sécurité ! Ils ont choisi leur cible ! Et après chaque attaque, aucune revendication ! Aucun communiqué d'un groupe terroriste ! Rien que le silence ! Alors tout le monde se pose la question : mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi le Burkina est attaqué? Qui nous attaque ? Que veut-il ? Pourquoi, comment, quand, encore combien de temps...

Blaise Compaoré négociait avec les terroristes

Il faut rappeler que les partisans de Blaise Compaoré disaient à l'époque que sans Blaise, ce serait la ruine du Burkina. En 2016 on a intercepté une conversation téléphonique entre un ami de Blaise et un autre de ses camarades. Dans la conversation il était question de faire appel à des amis qui attaqueraient le pays de toutes parts : frapper au nord, frapper à l'est... Ce ne sont pas des fake news !

Deux inquiétants Généraux

Il faut aussi rappeler qu'aujourd'hui, le Général Gilbert Diendéré qui était le bras droit de Blaise Compaoré est mis aux arrêts pour avoir tenté de renverser le pouvoir de la transition. Le général Djibril Bassolé connaît également le même sort.

Sur cette image, on voit bien le Général Diendéré dans le désert avec...

Or, ces deux têtes ont longtemps négocié avec les terroristes du Sahel pour libérer des otages occidentaux pendant les longues années de règne de Blaise Compaoré. Bien malin qui saura dire combien d'amis ces deux généraux se sont faits dans l'entourage de Moktar Bel Moktar qui les admirait, et dont des émissaires étaient logés et nourris dans les villas cossues de Ouaga 2000. Ces émissaires ont vite quitté Ouaga le 31 octobre 2014. Si on ne peut vite conclure qu'ils ont fait un pacte avec leurs amis terroristes, il y a lieu de se poser des questions à partir des éléments suivants: 
  • Le Burkina ne connaît pas de guerre civil : les ethnies sont les meilleurs alliés du monde, grâce aux pouvoirs réels d'un jeu qu'on appelle la "parenté à plaisanterie."
  • L'entente entre les religions est exemplaire même s'il y a quelques écervelés qui exagèrent toujours : aux grandes fêtes, le Cardinal mange chez l'Imam et l'Imam boit chez le Cardinal
  • Le président Roch a été démocratiquement élu
  • L'opposition n'est pas armée
  • On n'a aucune région qui réclame son indépendance
  • Rien de différent des autres pays dans les alliances militaires
Alors on peut se tromper, mais très peu, si l'on conclut que ce qui se passe au Burkina n'est pas du terrorisme, mais bien une vengeance d'un groupuscule qui digère mal d'avoir perdu le pouvoir et les avantages qui vont avec. C'est un groupuscule qui avance visage masqué ! Qui utilise de pauvre jeunes bergers, soi-disant djihadistes, pour placer des bombes artisanales !

Roch Kaboré et son gouvernement ont perdu la bataille

Quand cette affaire sera-t-elle réglée alors que le gouvernement de Roch jusqu'à l'heure actuelle, brille par son incompétence ? Aucun discours ferme à l'endroit de ces monstres cachés ! Aucun rapport sérieux ! Aucun ministre de sécurité sérieux ! Les rares citoyens qui ont osé critiqué les faux-pas du régime Kaboré ont été écroués sans procès ! Il faut citer Naïm Touré, Auguste Barry, Safiatou Lopez... Arrêtés manu militari pour avoir osé dire qu'il y a des failles et que le gouvernement dort !

Mais rien n'est perdu

Ce qui se passe au Burkina aujourd'hui est une grande honte pour le continent entier ! C'est un règlement de comptes... Il va falloir que la jeunesse réagisse pour faire bouger les choses. On ne peut pas permettre que d'anciens amis se règlent leurs comptes sur le dos d'une population qui n'a rien demandé que de vivre en paix et libre dans sa quête d'un bonheur toujours volé.

En attendant, en aucun cas, il ne faut résumer le Burkina à cela ! Il y a de l'espoir, il y a de l'avenir en cette jeunesse ! Il y a plus que les troubles politiques, il y a aussi de la vie, il y a de l'avenir !

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